mardi 26 mars 2013

Immobilier : moteur en panne

Une politique économique se crée-t-elle à la tribune des meetings politiques ou dans les alcoves de grouspuscules extrémistes ?

S'il n'y a pas de vision pour une politique économique globale, toute  politique du logement est vouée à l'échec. Sans un projet pour relancer l'emploi industriel, se protéger de la concurrence déloyale, résorber le chômage, équilibrer les comptes de la nation, reconstituer les marges des entreprises, restaurer la confiance, quel espoir y a-t-il dans la stigmatisation des propriétaires et investisseurs immobiliers ?

Voulour faciliter l'accès au logement, constater que les prix sont trop élevés par rapport au pouvoir d'achat, c'est louable. Mais alors que la pierre est considérée comme LA valeur refuge et que l'économie n'offre d'autre alternative, faut-il espérer que les prix baissent ? Les vendeurs ne braderont pas leur patrimoine, et les acquéreurs inquiets n'investiront pas.  

Il faut prendre le problème dans le bon sens, augmenter les recettes et diminuer les charges, encourager l'investissement en lui donnant de l'oxygène, créer des lois et mesurer leurs effets, instituer des règles correspondant à la nature de notre économie libérale.

Après la conspuation des "niches" fiscales, la lourde taxation des plus-values, le blocage des loyers, l'augmentation des taxes foncières, des taxes sur les logements vacants, de la TVA à 7 puis à 10 % sur les travaux de bâtiment, le gouvernement - du moins son aile extrémiste représentée par Madame Duflot - entend réformer la loi de 1989 concernant les rapport locatifs et créer de nouvelles obligations pour les propriétaires-bailleurs : une taxe de 2 % sur les loyers pour financer une garantie sur les "risques" locatifs, endetter les candidats locataires jusqu'à un taux d'effort de 50 %, supprimer le dépôt de garantie, interdire le cautionnement, faire supporter aux bailleurs l'intégralité des honoraires d'actes de location... Voici les mesures vers lesquelles la loi va s'orienter. Opposons nous à cette catastrophe annoncée de l'économie immobilière et des relations sociales.

Ce sera décourager l'investissement privé - c'est déjà bien engagé - déresponsabiliser les locataires, rendre les expulsions plus difficiles à mettre en oeuvre, créer un nouveau "trou", celui de la "sécurité logement" bref prendre les investisseurs privés pour des bailleurs sociaux. Rien pour favoriser la construction neuve, ni l’investissement nécessaire à la rénovation du parc ancien pour au final pérenniser notre retard en matière de logement décent.

N'oublions pas de surcroît l'intention des pouvoirs publics de placer sous tutelle les professionnels de l'immobilier, d'imposer une forfaitisation de leurs honoraires et de lourdes contraintes de gestion. Quels effets prévisbles ? La concentration du secteur et  une augmentation des honoraires pour garantir l'équilibre économique des cabinets.

Les transactions dans l'ancien ont d'ores et déjà reculé de 25 % en 2012, la vente de programmes neufs recule de 28 % également en 2012. La Fédération du Bâtiment annonce une perte de 40.000 emplois en 2013, la FNAIM annonce une perte de 10.000 emplois, toute la filière est menacée, les bureaux d'étude et de commercialisation, les artrisans, les notaires, les administrateurs de biens...

Que veut-on : sacrifier un secteur d'activité d'emplois intérieurs ? Pénaliser ceux qui ont investi dans l'immobilier pour compléter leur retraite ?

Favoriser le logement et développer l'emploi dans l'immobilier nécessite une politique économique claire, un plan à long terme, un équilibre stable des rapports entre les bailleurs et leurs locataires.

Il est encore temps de réfléchir à la bonne méthode pour ne pas sacrifier un nouveau pan de l'économie et ne pas créer en France un désert immobilier comme l'on a créé le désert industriel. La politique économqiue ne se fait pas à la petite semaine, un plan d'ensemble, un projet réaliste sont nécessaires.

Sur facebook, soyez nombreux à manifester votre opposition à des mesures non concertées :

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