dimanche 28 février 2016

Repenser la politique, un devoir citoyen

Les organes politiques français, gouvernement, hauts fonctionnaires et partis ne sont pas à la hauteur des enjeux philosophiques et économiques auxquels nous avons à faire face. La pauvreté des discours politiques est pour autant mondiale, en témoignent les idées exprimées par un Donald Trump dans la course à la présidentielle américaine.


Ce vide de la pensée politique génère des interpellations de la part de différentes catégories socio-professionnelles (agriculteurs, chauffeurs de taxis, dans les cas les plus récents) auxquelles il ne peut être répondu, parceque les vieilles recettes sont éculées.

Ancienne recette : la politique keynésienne de relance par la dépense publique.Cette politique trouve ses limites avec trois phénomènes : l'injection de fonds publics dans l'économie nationale bénéficie aux importations de produits à bas coûts en provenance de Chine et d'Asie ; le taux de chômage reste structurellement élevé en raison des délocalisations et de l'"ubérisation" de la force de travail ; le creusement des déficits du budget national détourne le financement de l'économie au profit du paiement des intérêts de la dette.

Peter Thiel (voir lien pour la vidéo) veut relancer l'idée d'une société libertariste, dans laquelle le pouvoir des Etats devient restreint, voir nul. Créer des cités indépendantes dans les eaux extra-territoriales (pour ultra-riches ?), un fantasme plus qu'une solution.

Quoi d'autre ? La réponse intégriste religieuse et le retour à l'obscurantisme ? La réponse nationaliste et le retour à la fermeture des frontières ? La réponse marxiste ? La dictature du prolétariat s'est prise dans les rets de la société de consommation.

Une vaste réflexion politique s'impose désormais pour répondre aux enjeux de la planète qui sont bien résumés dans cette citation de Kenneth Boulding : "celui qui croit qu'une croissance économique exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit fou, soit un économiste". Nos ressources ne sont pas infinies et le rejet des déchets que nous produisons aura ses limites.

Il faut imaginer une autre politique, pour une économie adaptée aux enjeux du XXIème siècle : inventer une démocratie participative locale, redonner du sens à l'individu, inverser le mouvement vers le tout-tertiaire, favoriser une agriculture biologique et moins intensive tournée vers les besoins locaux, réindustrialiser et relocaliser certaines activités avec des PME à vocation régionale, recycler les déchets, revoir les normes d'un logement écologique adapté au contexte local, rénover la fiscalité avec une seule allocation d'impôt négatif, repenser un système éducatif efficace pour l'acquisition des connaissances et l'apprentissage...

Je citerai pour conclure René Dumont (L'utopie ou la mort, 1973) : " Finalement, le problème est d'abord politique ; mais il se révèle trop difficile pour que nous l'abandonnions aux seuls politologues, et encore moins aux détenteurs actuels du pouvoir ; il serait nécessaire qu'un nombre important d'hommes et de femmes, venant de diverses disciplines, d'horizons sociaux différents, mais tous soucieux de l'avenir de l'humanité et ardents à promouvoir des sociétés de moindre injustice, s'attaque à ce "grand oeuvre".


Le libertarisme de Peter Thiel

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