mercredi 27 février 2013

Assurance des immeubles : le contexte économique détermine les majorations des assureurs.


Dans un contexte économique compliqué, les assureurs rééquilibrent leurs comptes techniques entre les sinistres et les primes. Ils ont en effet le  risque de pertes significatives sur la dette qu’ils détiennent sur certains Etats européens. La quasi disparition des produits financiers fragilise leur bilan. Enfin, les règles prudentielles « Solvabilité II » leur imposent un renforcement de leurs fonds propres.

Particulièrement, la branche « immeubles » est déficitaire depuis plusieurs années et les majorations appliquées en 2010 et 2011 n’ont pas suffi à compenser l’insuffisance des primes.

La hausse du coût de l’indice FFB, sur lequel est basée l’évolution des primes d’assurance immobilière, ne compense pas la hausse du coût moyen des sinistres. Pour exemple, sur la période de 2004 à 2010, l’indice a augmenté de 24.6 % alors que le coût moyen des seuls sinistres en dégâts des eaux a augmenté de 34 %. Sur la période de 2007 à 2010, la charge des sinistres graves (incendie, sécheresse, intempéries) a augmenté de 42 %. Sur cette même période, les actes de vandalisme sont également en forte recrudescence. Pour la seule compagnie AXA, les sinistres d’origine criminelle ont augmenté de 34 % et les sinistres pour vol de 33 %.

Enfin, la non révision de la Convention CIDRE depuis de nombreuses années entraîne une prise en charge par l’assureur de l’immeuble, non seulement de tous les dommages en parties communes, mais aussi des dommages immobiliers en parties privatives.

La conséquence de cette situation est d’une part, que certaines compagnies refusent de garantir des immeubles dont la superficie est inférieure à 2.000 m2, soit en moyenne les immeubles de moins de 30 lots, d’autre part, que l’ensemble des compagnies majorent leurs primes d’un coefficient supérieur à l’indice, voire doublent ou triplent les primes d’immeubles sinistrés. Le minimum de prime généralement appliqué est désormais de 2.000 €.

La norme tolérée par les compagnies d’assurance pour des immeubles peu sinistrés est un rapport sinistre/prime de 60/100, c'est-à-dire que pour 100 € de prime, la moyenne annuelle des sinistres sur les trois dernières années ne dépasse pas 60 €. Pour ces immeubles la variation « standard » de 4.51 % (indice FFB au 1/1/2012)  sera majorée d’un indice de conjoncture, de 6 à 6,5 % selon les compagnies.

Les immeubles dont la sinistralité est comprise dans un rapport sinistre/prime de 61/100 à 80/100 peuvent subir des majorations allant jusqu’à 30 %. Et au-delà d’un rapport sinistre prime de 80/100, les majorations pour aller jusqu’à 100 ou 200 %.

Les seuls atouts pour négocier des conditions plus favorables sont que la copropriété a engagé des travaux de remise en état qui peuvent justifier que les sinistres ne vont pas perdurer : par exemple le remplacement de canalisations plomb par du cuivre dans le cas de fréquents dégâts des eaux, ou un ravalement de façade ou des travaux de couverture  dans le cas d’infiltrations par façades ou toiture…

La règle est que le contrat peut être résilié dans le mois qui suit l’émission de la prime, dès lors que l’augmentation de la prime dépasse l’augmentation de l’indice FFB. Encore faut-il trouver une meilleure proposition, c’est rarement le cas, toute compagnie soumettant sa proposition pour la garantie d’un nouvel immeuble à l’historique des sinistres depuis 3 ans.

Malgré la volonté des assureurs de majorer l’ensemble des immeubles, les syndics de copropriété sont vigilants et chaque immeuble fait l’objet d’une négociation particulière, jusqu’à la mise en concurrence des contrats.

La défense de votre copropriété reste notre priorité et soyez assurés de notre implication pour la défense de vos intérêts.

Bruits de voisinage : que faire ?

Les bruits de voisinage sont une nuisance qui empoisonne souvent la vie en copropriété.

Que dit le code de la santé publique ?

"Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé, qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne, d’une chose dont elle a la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité". Telle est la teneur de l’article R. 1334-31 du code de la santé publique. L’un des trois critères précisés par cet l'article suffit à constituer un trouble de voisinage et quelle que soit l’heure du jour et de la nuit (le délit pour tapage diurne existe bel et bien). De plus, le constat par les agents assermentés de la nuisance occasionnée ne nécessite aucune mesure acoustique : une constatation auditive suffit.

Tapage nocturne et bruits de comportement : possibilité de sanction par amende forfaitaire

Un décret en date du 9 mars 2012 fait entrer dans le dispositif de l’amende forfaitaire (régi par l’article R. 48-1 du code de procédure pénale) la sanction des infractions relatives aux bruits ou tapages injurieux ou nocturnes troublant la tranquillité d’autrui (prévues à l’article R. 623-2 du code pénal) et celles relatives aux bruits particuliers de nature à porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme.

Informer son voisin

Rappelez-vous que la vie en communauté suppose une tolérance entre voisins. Le problème de bruit n’est pas uniquement un problème de décibels, mais aussi un problème social.
En matière de bruit de voisinage, a fortiori de bruits domestiques, mieux vaut s'efforcer dans un premier  temps de trouver un arrangement avec le voisin indélicat que d'engager immédiatement les hostilités. La première démarche doit, dans la mesure du possible, être orale et doit consister à l'informer des désagréments qu’il occasionne et, éventuellement, des solutions élémentaires de moindre bruit adaptées à la situation. Outre le fait que cette démarche permet de s'expliquer, elle permet assez souvent de savoir à quoi s'en tenir et de mesurer assez rapidement le degré de bonne foi de votre voisin. Si vous préférez la méthode écrite, une lettre courtoise l’informant de la gêne qu’il provoque aura aussi des vertus indéniables.

Si la discussion directe n’aboutit pas

Si votre voisin ne tient pas ses engagements, confirmez vos reproches par simple lettre, sans menace, mais en rappelant vos démarches précédentes, les résolutions prises et enfin la réglementation qui s’applique à votre problème (articles R1334-30, R1334-31, R1337-7 à R1337-10 du code de la santé publique, arrêtés municipaux ou préfectoraux éventuels).
Sans résultat ni réponse après deux semaines, envoyez-lui un nouveau courrier mais par recommandé avec accusé de réception, en lui rappelant le précédent courrier et la réglementation en vigueur. Précisez dans ce courrier le délai au-delà duquel vous envisagez d’engager une procédure administrative ou judiciaire si rien n’est fait pour remédier aux nuisances. Si la lettre recommandée vous est retournée, conservez-la sans l’ouvrir, comme preuve de la mauvaise volonté du fauteur de bruit.

jeudi 14 février 2013

Le printemps législatif : l'immobilier en ligne de mire

Ce printemps sera riche en évènements législatifs puisque le ministère du logement a ouvert un vaste chantier de réforme du droit au logement.   

Une réforme des rapports locatifs, tout d’abord.  

Dans les cartons, la suppression du dépôt de garantie, de nouvelles restrictions en matière de caution solidaire, la création d’une taxe de 2 % qui servirait à garantir les bailleurs contre les loyers impayés, la pérennisation du blocage des loyers, la prise en charge intégrale par les bailleurs des frais d’acte de location.   
Ceci risque de créer un déséquilibre avec des conséquences contraires au but recherché. Le nombre de logement est insuffisant pour répondre à la demande et l’investissement immobilier privé est indispensable pour y répondre. 
Créer de nouvelles obligations pour les propriétaires-bailleurs, ajoutés à la lourde taxation des plus-values,  ne favorisera ni la construction neuve, ni l’investissement nécessaire à la rénovation du parc ancien et perpétuer notre retard en matière de logement décent.  

Pour ce qui concerne la copropriété, le projet de réforme de la loi de 1965 vise à classer certaine parties privatives – les fenêtres notamment – en parties communes, dans le cadre de travaux d’économies d’énergie. 
Ce projet devrait également entériner un assouplissement du mode de convocation des copropriétaires, avec la convocation électronique, ou l’obligation pour toutes copropriétés d’avoir à ouvrir un compte bancaire séparé.   

Enfin, un dernier volet de cette réforme concerne les métiers de l’immobilier. Mieux encadrer les métiers de l’immobilier, professionnaliser le service pour assurer l’avenir de nos métiers et garantir la meilleure qualité du service pour le consommateur. De ce point de vue, nos syndicats professionnels, la FNAIM et l’UNIS ont soumis leur livre blanc aux pouvoirs publics qui devraient entériner les mesures proposées.   

C’est le printemps, ensoleillement maximal. L’immobilier reste au cœur de votre vie et de vos préoccupations et nous sommes fiers de vous servir.