mercredi 6 janvier 2016

Du bon gouvernement à la démocratie de proximité

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La distanciation est de plus en plus forte entre les centres de décisions politiques et économiques supranationaux - ceux que mon ami Dominique CARTERET qualifie de "nébuleuse" - et les citoyens hyper informés, médiatisés et internet-dépendants - ceux que l'on appelle la génération Facebook. 

Nous sommes peu à avoir connu la guerre et la tyrannie. Et voilà que nous découvrons la haine, la remise en cause de nos libertés et une démocratie à façade médiatique dévoilant le vide des convictions politiques. 

Les pouvoirs publics ont du mal à répondre aux attentes de 4 millions de français ayant défilé dans les rues, non seulement pour la liberté d'expression, mais aussi pour une autre démocratie et une autre gouvernance. 

La réforme constitutionnelle proposée par le gouvernement ne sera pas à la hauteur des attentes, non plus que le bricolage de la réforme des régions avec le french-millefeuille de superpositions administratives. 

Alors que nous sommes plus de 60 % à vivre en ville, la question de la démocratie locale se pose sur des questions très pragmatiques : le traitement des déchets, le traitement des eaux, la mobilité, le logement, l’école, la santé, la culture, la croissance durable, la participation à la vie démocratique. 

L'histoire est pourtant riche d'une époque où les villes atteignirent un niveau de vie très avancé en constituant des Etats dont l’objectif n’était pas la puissance mais le bien-être des citoyens.

C'est l'exemple de la République de Sienne. Les 9 qui composent le gouvernement assurent leur tâche en rotation, pour une période de 3 à 6 mois, restent renfermés dans le Palais pendant leur période d’exercice afin d’être totalement au service de leurs idéaux et se dédier entièrement à leur mission.

Quelle mission ? Celle du Bien Commun, qui s’oppose à l’intérêt particulier, représenté dans les fresques du Bon et du Mauvais Gouvernement d’Ambrogio Lorenzetti qui se trouvent dans le « Palazzo Pubblico » de Sienne.

Ces fresques restent d’une grande actualité et leur message est encore d’une grande pertinence dans le monde contemporain. 

La Justice est assise sur le trône, en tunique rouge-pourpre, décorée par la phrase : « Aimez la justice vous qui gouvernez cette terre ». Au sommet de l'arbre, la Sagesse. Une corde relie Sagesse, Justice et Concorde aux citoyens et aux membres du gouvernement, jusqu'au vieillard de blanc et noir vêtu, le Bien commun. Situées de part et d'autre du Bien commun, pour le guider, les Vertus théologiques (Foi, Charité et Espérance) et les quatre Vertus cardinales  (Force, Prudence, Tempérance et Justice) assise à côté de lui, la Paix . 

On est saisi par la puissance de cette fresque et les idées universelles qui sont exprimées. Une force pour remettre l'humain au cœur de la politique avec le respect de valeurs éthiques telles la justice, la sagesse, le gouvernement du bien de tous.

Pour que les citoyens aient à nouveau envie de participer concrètement à la vie publique et politique, pour que voter reprenne du sens, la Démocratie de proximité est une urgence. 


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