Nous sommes tous consomm'acteurs du logement qui représente 18 % du budget des ménages lorsqu'ils sont propriétaires de leur logement et qu'ils n'ont pas d'emprunt en cours. Et de 24 à 27 % du budget des ménages pour ceux qui remboursent un prêt ou sont locataires.
C'est dire si ce sujet du logement est sensible, au sein des pouvoirs publics, des médias et des professionnels. Les pouvoirs publics légifèrent sans avoir une vraie vision d'avenir pour l'équilibre des enjeux et en stigmatisant les rapports entre propriétaires et locataires. Les médias soufflent le chaud et le froid suivant les tendances du marché. Les professionnels améliorent leur offre de service, leur professionnalisme et leur réactivité sans arriver à endiguer le mépris des associations de consommateurs.
Dans le cadre de sa mission associative, UFC-Que Choisir vient de publier une "étude" sur le respect par les agents immobiliers de la législation sur l'affichage des mentions légales obligatoires en vitrine des agences.
L'immobilier et le dénigrement des professionnels constituent un bon retour médiatique pour ces associations et certaines s'en constituent un fonds de commerce.
L'enquête de Ufc - Que Choisir est un modèle de sectarisme populiste. Publier en mars 2016 une étude effectuée en novembre 2015, c'est comme ressortir une photo d'immeuble avant son ravalement en dénonçant son manque d'entretien.
392 agences immobilières ont été épinglées (sur un échantillon de 1 246). La dureté des termes employés dans la communication ne peut laisser indifférent : «voracité tarifaire des agences», «persistance d’excès à tous les étages», «droit des locataires massivement bafoués».
Hors, de quoi parle-t-on en matière de prix et de dérive ? La recherche du plus bas prix est-il favorable au consommateur ? Que se cache-t-il derrière la valeur d'un produit ou d'un service ?
Le paradoxe consumériste est de vouloir associer le prix low cost quelque soit le service apporté, sans aucune logique qualitative. Le bas prix n'est pas le juste prix, et ne garantit pas le niveau de la qualité. La logique du consommateur avisé est de faire le bon rapport qualité/prix couplé à un service plus ou moins haut de gamme selon le budget de chacun.
Lorsque l'on achète son cuit-vapeur 25 € chez Darty, il faut bien se douter que c'est un produit jetable fabriqué dans un pays où le coût de la main d'œuvre n'est en aucune mesure identique au coût de la main d'œuvre française.
Quand le législateur augmente les contraintes, complexifie les règles, plafonne les honoraires, il ne faut pas non plus s'attendre à ce que le service soit rendu sans augmentation de prix.
Lorsque le consommateur confie son besoin immobilier à un professionnel, il doit certes faire jouer la concurrence, aller à celui qui respecte la législation, aller à celui qui offre la palette de services la plus complète, mais il doit aussi faire la différence avec la proximité, la disponibilité et le professionnalisme de ses interlocuteurs.
Il faut distinguer un service entièrement numérisé low cost et un service digital maîtrisé par un professionnel appliquant les 200 points-clés de la commercialisation d'un bien exclusif, de l'estimation au plan de commercialisation, du financement de l'acquéreur au suivi juridique et administratif.
Il faut prendre en considération la valeur du Conseiller pour estimer la valeur locative des biens, conseiller le bailleur pour une mise aux normes éventuelle, accompagner le candidat locataire en visite, le conseiller pour lui présenter un bien adapté à ses besoins et à son budget, rédiger le bail, établir l'état des lieux. On est loin du RBandB.
Pour la gestion locative, il faut faire confiance à l'administrateur de biens, celui qui chaque jour pratique la gestion de patrimoine, une gestion complexifiée par une législation en constante évolution et la stigmatisation dès rapport entre les propriétaires et les locataires.
Et pour le syndic de copropriété, le bas-prix n'est pas non plus synonyme de qualité ; derrière cette activité, il y a des femmes et des hommes qualifiés, un support juridique et technique. Le respect du contrat type de syndic ne peut être tenu avec des tarifs horaires équivalents à ceux d'une femme de ménage.
«Il importe que la réglementation soit respectée par chaque professionnel. Il importe, en contrepartie, que chaque agent immobilier reçoive la juste rémunération des services rendus. Une politique qui aurait pour seul objectif de faire baisser les honoraires ne pourrait que conduire à des prestations amoindries tout en portant atteinte à la pérennité de nos entreprises». Jean-François Buet, Président de la FNAIM
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