mercredi 12 mars 2014

Liberté chérie

Aucune liberté ne mérite que l'on y renonce. La liberté du commerce et des prix fait partie de ces droits fondamentaux dans notre économie de marché. 

Depuis  l'ordonnance du 1/12/1986 le prix des biens, produits et services en France est librement déterminé par le jeu de la concurrence.

Les pouvoirs publics peuvent intervenir dans cet espace de liberté. Par exemple, dans les secteurs où la concurrence est limitée pour cause de monopole. Les pouvoirs publics peuvent alors fixer les prix, c'est le cas pour le gaz, l'électricité, les honoraires des professions médicales. 

Le gouvernement peut aussi intervenir par des mesures temporaires motivées en situation de crise, des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé. 

Madame Duflot s'attaque gravement à ce principe de la liberté des prix. La loi ALUR qu'elle a fait voter pose le principe d'un encadrement des loyers et d'un plafonnement des honoraires d'actes de location sans égal depuis les années d'après guerre. 

Il est question d'une baisse d'environ 20 % des loyers pour 30 % des locations dans les grandes villes. Qu'ont fait les bailleurs privés pour être si mal aimés de Madame  Duflot ?

Il est question d'un plafond de 12 à 8 € le m2 pour les honoraires d'actes de location, soit une baisse de chiffre d'affaire dans ce métier  de l'ordre de plus de 60 %. 

Faut-il danser sur la tombe des agents immobiliers après avoir enterré l'industrie française ? Je ne le pense pas. 

Il faut savoir qu'un agent immobilier ou son collaborateur de location est titulaire au minimum d'un bac + 2 avec un BTS Professions Immobilières, voir une Licence Métiers de l'Immobilier, qu'il maîtrise l'arsenal législatif de la loi relative aux rapports entre les bailleurs et les locataires, qu'il doit connaître la valeur des prix de son marché, connaître les normes d'un logement décent, conseiller le bailleur, faire visiter les biens, rédiger le bail, établir l'état des lieux... Bref tout cela fait la valeur de ces femmes et ces hommes de métier, dont le mérite est reconnu pour des salaires de 1,5 a 2,5 fois le smic. 

Le marché de l'agence immobilière est-il en situation de monopole ? Pas que je sache, la concurrence est rude, à voir le nombre des enseignes qui fleurissent dans les centres villes. Y a-t-il entrave à la fixation des prix ? Certes non, tant les moyens de diffusion des offres de location sont larges, annonces de particuliers, sites en ligne, marchands de listes, agences traditionnelles. 

Sommes nous donc dans une situation de calamité publique ? Certes, la politique gouvernementale en matière de logement ne suscite guère la construction de logement, seule solution pour relâcher la pression sur le prix des loyers. Comment concilier l'encadrement des loyers avec l'intérêt des investisseurs a revenir a la pierre ? Un grand écart que Madame Duflot n'arrivera pas a faire. 

Faut-il se réjouir que la liberté des prix pour les agents immobiliers soit piétinée ? Que nenni. Aucune liberté n'est bonne a piétiner, c'est la voie du collectivisme et de l'extrémisme qui en sortirait. 

Le service immobilier vaut bien une messe. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire